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Bloqués depuis plusieurs mois au Niger, 130 Maliens rentrent chez eux via un couloir humanitaire

Bloqués depuis plusieurs mois au Niger, 130 Maliens rentrent chez eux via un couloir humanitaire. Photo: OIM

Bamako - Jeudi (6/10), 130 Maliens sont rentrés chez eux à bord d’un vol charter affrété grâce à un couloir humanitaire ouvert par les gouvernements du Mali et du Niger et grâce au financement de l’Union européenne. Certains membres du groupe attendaient depuis huit mois dans les centres de transit d’Arlit et à d’Agadez, en raison des fermetures de frontières décrétées par les gouvernements comme mesure de lutte contre la propagation de la COVID-19. Il s’agit du troisième retour volontaire de ressortissants maliens bloqués au Niger depuis le début de la pandémie, après le retour de deux groupes de 179 et de 159 migrants, respectivement le 4 et le 23 juin.

« Les restrictions sur la mobilité adoptées par les pays pour contenir le virus ont eu d’énormes conséquences sur les populations. Avec cette pandémie, davantage de migrants maliens se sont retrouvés bloqués et les couloirs humanitaires mis en place nous permettent de les aider à rentrer dans la dignité et à retrouver leurs proches après une très longue séparation, », a déclaré Pascal Reyntjens, Chef de mission de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Mali.

« Ces retours volontaires permettent de donner des perspectives d’avenir et une nouvelle chance à ces migrants qui souhaitent retourner dans leur pays d’origine sans avoir les moyens de le faire. Avec l’aide de nos partenaires, notamment l’Union européenne, nous poursuivrons nos efforts afin d’assister le maximum de migrants à réaliser leur volonté de retour à la maison », a-t-il ajouté.

Tous les migrants en transit sur le territoire nigérien sont soumis à un test COVID qui garantit la sortie du pays dans un délai de 72 heures après la date du prélèvement. Les cas déclarés positifs sont récupérés par les agents de la Sous-commission riposte du Comité National de Gestion de la COVID-19 qui les réfèrent systématiquement au niveau des sites de prise en charge mis en place par les autorités nigériennes. Un test de contrôle est réalisé cinq jours après le début du traitement et un dernier contrôle négatif autorise la sortie de l’hôpital.

« J’étais à la fois en colère et triste lorsqu’on m’a informé que j’avais attrapé le Coronavirus et que je ne pouvais plus voyager. J’avais perdu tout espoir de revoir un jour ma famille. Cela faisait huit mois que j’étais bloqué au Niger à cause du Coronavirus. L’attente a été très longue et difficile. Mais aujourd’hui, me voici au Mali après cinq ans d’absence. Je suis tellement heureux que j’ai même oublié toutes les souffrances que j’ai endurées », Becaye, un des migrants de retour. Testé positif, il n’avait pas pu rentrer avec le deuxième charter organisé du Niger. À leur arrivée Bamako, les équipes de l’OIM Mali et les équipes sanitaires ont procédé au désembarquement des migrants en respectant le protocole national de protection contre la COVID-19.

Ce protocole impose le port du masque, l’utilisation de gel hydroalcoolique, la prise de température, la désinfection de leurs bagages, la soumission de nouveau à un test obligatoire de Covid-19 et le transport de l’aéroport vers les centres d’hébergement en attendant le résultat des tests.

« L’Union européenne s’engage au côté de l’OIM à soutenir cette opération afin que ces 130 Maliens rejoignent leurs proches. Je me réjouis que cela se fasse dans le respect des mesures sanitaires nationales et dans des conditions dignes et sûres. Chaque personne bénéficiera de soutien pour sa réintégration, » a déclaré Monsieur Bart Ouvry, Ambassadeur de l’Union européenne au Mali.

Dans les centres d’hébergement, les migrants recevront une aide alimentaire, des kits d’hygiène, des soins médicaux et une assistance psychologique pour ceux qui en ont besoin. Les équipes de réintégration de l’OIM leur expliqueront les différentes étapes du processus de réintégration et l’assistance dont ils pourraient bénéficier notamment en termes de financement d’activités génératrices de revenus ou de formations.

Une fois les résultats connus, les migrants testés positifs à la COVID-19 seront acheminés vers une structure sanitaire pour une prise en charge jusqu’à leur guérison. Ceux testés négatifs recevront une somme, représentant leur frais de transport complémentaire, et une avance sur l’assistance au retour volontaire et à la réintégration. Cette aide au retour volontaire a été rendue possible grâce au Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne, à travers l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Valérie TAMINE, Tel. +223 94 57 40 97, email : vtamine@iom.int

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