Communiqué
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Mopti : plus de 50 000 personnes déplacées par la violence intercommunautaire

Mopti - L’attaque meurtrière de dimanche (09/06) dans le village de Sobane, au centre du Mali, qui a tué 35 villageois - 60 sont toujours portés disparus - continue de déplacer la population vers Mopti, l’une des plus grandes villes du Mali.  Quatre jours après l’attaque, plus de 100 déplacés internes de Sobane avaient déjà été enregistrés par les agents de la Direction régionale pour le développement social (DRDS) de Mopti. Ce chiffre s’ajoute aux quelque 50 000 déplacés internes, dont 58 pour cent sont des enfants, déjà enregistrés dans les villes de Mopti, de Sévaré et de Fotama, au centre du Mali, depuis janvier 2019.  Ces déplacés internes ont tous fui les violences intercommunautaires pour trouver refuge auprès des populations d’accueil qui ont du mal à subvenir aux besoins essentiels des déplacés internes. « Une nuit, alors que je me trouvais à Bamako, mon fils aîné m’a appelée pour me prévenir de l’arrivée de familles affirmant que leurs villages avaient été attaqués, pillés et incendiés et qu’elles avaient tout quitté pour trouver refuge », explique Hawa.  Hawa, enseignante et mère de trois enfants, a accueilli chez elle, à Mopti, 172 déplacés internes qui ont fui les conflits intercommunautaires en mars 2019.  « Nous avons besoin de nourriture, d’eau et de tentes car les gens ne cessent d’arriver », ajoute-t-elle.  Les 711 déplacés internes déjà enregistrés depuis mars 2019 sur le site de Soukoura, camp de déplacés dirigé par le gouvernement du Mali dans la région de Mopti, et les déplacés internes vivant dans des camps de fortune (comme dans la famille d’Hawa) ont déjà reçu une aide directe.  Mais l’aide ne suffit plus à mesure que les déplacements internes se poursuivent.  « Il est urgent de répondre aux problèmes d’eau et d’assainissement et à ceux posés par la saison des pluies et les inondations qui présentent une menace pour ces déplacés », déclare Boubacar Diallo, responsable de la Division de la protection sociale de la Direction régionale du développement social et de l’économie à Mopti.  « La situation nécessite notre attention en termes de nourriture, d’eau, d’assainissement et d’abri. Nous devons coordonner nos actions et renforcer notre capacité d’intervention pour gérer ces situations d’urgence », a déclaré Pascal Reyntjens, chef de mission de l’OIM au Mali.  Dès la semaine prochaine, l’OIM distribuera 50 tentes d’une capacité de 10 personnes et se tient prête à renforcer l’équipe de profilage de la DRDS.  Les 334 survivants qui vivent toujours dans le village attaqué dimanche recevront également des kits d’aide non alimentaire (matelas, moustiquaires, articles sanitaires, conteneurs d’eau, ustensiles de cuisine, etc.)  Depuis 2012, la situation humanitaire dans le pays est très instable en raison de l’insécurité croissante provoquée par les conflits intercommunautaires et les violentes attaques perpétrées contre les civils dans le nord et le centre du pays.  Les autorités gouvernementales, la Protection civile, la Croix-Rouge malienne, les organisations de la société civile et les agences des Nations Unies (UNICEF, HCR, PAM, OCHA et OIM) travaillent main dans la main pour aider ces milliers de déplacés internes qui ont besoin d’une aide immédiate (hébergement, profilage, nourriture, abris, aide non alimentaire et soins de santé).  Depuis 2012, l’OIM au Mali œuvre dans la région de Mopti en répondant aux besoins des déplacés internes à travers la fourniture d’abris, d’eau et de services d’assainissement. Dans le cadre de projets de stabilisation communautaire, l’OIM a déjà construit un centre polyvalent pour les femmes à Konna, des centres de santé communautaires (CSCOM) à Debere, Hombori et Diona dans la ville de Douentza, et des écoles à Kouarou, Hombori et Youwarou.  En mai 2019, le nombre de déplacés internes au Mali atteignait 120 067 personnes, dont 49 426 dans la région de Mopti.  Pour plus d’informations, veuillez contacter Seydou Tangara, OIM Mali, Tel. +223 76 42 63 59, email : stangara@iom.int ou Florence Kim, Bureau régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Tel. +221 78 620 62 13, email : fkim@iom.int