Communiqué
Local

Profil migratoire de l'OIM : le Mali reste un pays d'émigration et de transit

Le profil migratoire du Mali publié aujourd'hui conclut que ce pays enclavé d'Afrique de l'Ouest reste essentiellement un pays d'origine, bien que de plus en plus de migrants irréguliers passent par le Mali pour se rendre en Europe à travers les pays du Maghreb. Selon le rapport, la croissance démographique, la pauvreté, la montée du chômage et les conditions climatiques difficiles continuent de pousser de nombreux Maliens à émigrer des zones rurales vers les zones urbaines, mais également au sein de la région ouest-africaine et au-delà. En se basant sur les données du recensement de 2000, le rapport indique que le nombre de Maliens à l'étranger dépasse 1,5 million d'individus, dont 32 pour cent vivent et travaillent en Côte-d'Ivoire, 28 pour cent au Burkina Faso, 10 pour cent en Guinée, 6 pour cent au Nigéria et 5 pour cent au Ghana.

Migration au Mali: Profil National 2009 Il semblerait que les 19 pour cent restants soient employés dans les pays de l'OCDE, principalement dans les secteurs de l'industrie, de la construction, de l'agriculture et de la pêche. La plupart d'entre eux possède un faible niveau d'éducation. Cependant, le rapport fait observer que le Mali connaît une certaine fuite des cerveaux. En effet, 15 pour cent des diplômés universitaires maliens ont émigré entre 1995 et 2005 alors que 23 pour cent des médecins maliens et 9 pour cent des infirmières ont trouvé un emploi dans 9 pays développés, la France restant l'une des destinations favorites. Malgré l'engagement politique du pays en faveur de l'intégration dans la région, le rapport note que l'immigration vers le Mali reste très limitée. En 2005, le pays a accueilli 164 000 migrants, soit seulement 1,4 pour cent de la population totale. L'immigration vers le Mali est essentiellement régionale. Les migrants sont originaires du Burkina Faso (23%), du Ghana (13%), de Guinée (10%), du Bénin (9%) et du Niger (8%). Bien que les données sur la migration de transit restent rares, le rapport indique que le Mali semble être devenu un important point de passage, reliant certains pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale aux pays du Maghreb et à la Libye. Concernant les rapatriements de fonds, ils atteignaient 212 millions de dollars en 2007, soit 3,3 pour cent du PIB du pays. Bien qu'ils soient principalement utilisés pour améliorer les conditions de vie des familles restées au pays, l'émergence d'associations de migrants organisés a permis d'augmenter le volume des flux financiers à des fins d'investissements social et productif. Dans la région de Kayes, située à l'ouest du pays, le rapport fait observer que les associations de migrants en France ont permis de financer ces 10 dernières années plus de 220 projets communautaires dans plusieurs dizaines de villages. Le profil établi par l'OIM, financé par l'Union européenne, la Coopération belge au développement et l'Office fédéral suisse des migrations, montre que le gouvernement malien a fait des progrès dans l'exploitation des compétences de sa diaspora, en encourageant le retour de migrants qualifiés, par le biais de programmes tels que le Programme de transfert des connaissances par l'intermédiaire des expatriés (TOKTEN) mis en œuvre par le PNUD. Il note les efforts déployés dans le but d'intégrer les migrations dans le cadre stratégique national pour le développement tels que le programme de Fonds prioritaire de solidarité pour le co-développement mis en œuvre en collaboration avec la France. Ces efforts visent à soutenir les activités des associations, de faciliter la mobilisation des rapatriements de fonds et de renforcer les liens entre les jeunes émigrants et leur pays d'origine. Le rapport met en évidence le manque de données migratoires fiables. En effet, le dernier recensement général de la population et la seule enquête menée sur les migrations remontent à plus de dix ans et ne reflètent donc pas les tendances actuelles. En outre, les organismes nationaux chargés de la migration n'ont pas la capacité à gérer et à analyser correctement les données. Pour améliorer la collecte de données migratoires, il est nécessaire de développer et de mettre en place un système cohérent de gestion de données qui fait participer tous les partenaires concernés et qui suit les lignes directrices du plan national du pays pour la statistique. Le profil migratoire de l'OIM est disponible sur le la librairie en ligne.   Pour plus d'informations, veuillez contacter: Frank Laczko OIM Genève Tél. +41 22 717 9416 E-mail: flaczko@iom.int