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Retour à la case départ pour Maïga et espoirs d’une nouvelle vie

Retour à la case départ pour Maïga et espoirs d’une nouvelle vie. Photo: OIM

« Je suis content d’être rentré sain et sauf. Mais je suis également triste d’avoir échoué. J’ai quitté le Mali pour pouvoir améliorer ma vie. Me voici de retour dans mon pays sans rien dans les poches », ce sont les premiers mots de Maïga, un jeune Malien, à son arrivée à l’aéroport international de Bamako.

Maïga fait partie des 159 Maliens rentrés du Niger le 23 juin par vol charter. Depuis le mois de mars, Maïga et ses camarades attendaient la réouverture des frontières dans des centres de transit au Niger. Grâce à un corridor humanitaire mis en place par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en partenariat avec les gouvernements du Mali et du Niger, les 159 Maliens ont été aidés au retour volontaire à travers l’Initiative UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants financée par le Fonds Fiduciaire d’Urgence de l’Union européenne pour l’Afrique.

« Cela fait trois mois que nous essayons de faire en sorte que ces migrants bloqués au Niger puissent rentrer dans les meilleures conditions possibles. Nous sommes très heureux de pouvoir les recevoir aujourd’hui », a déclaré Pascal Reyntjens, Chef de Mission de l’OIM au Mali.

Mais pour Maïga, « c’est un retour à la case départ ». En 2019, Maïga n’avait qu’un seul rêve : partir en Algérie en quête de meilleures opportunités économiques. Contrairement aux milliers de migrants qui choisissent la migration irrégulière, Maïga opte pour la voie régulière. Après avoir obtenu un visa de 90 jours, il s’envole pour l’Algérie.

Quelques années auparavant, il avait abandonné les études pour ouvrir un petit commerce. Après quelques mois, Maïga se rend compte que son activité ne génère pas suffisamment de revenu pour lui permettre de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.

« La vie est difficile ici (au Mali). J’ai choisi de partir en Algérie parce que mon frère vit là-bas depuis des années. J’espérais pouvoir trouver du travail. Durant les trois premiers mois, je pouvais me déplacer tranquillement. J’ai été manœuvre sur un chantier de construction. Je ne gagnais pas assez d’argent, mais j’avais de quoi vivre », dit-il.

Après trois mois en Algérie, le visa de Maïga expire. C’est le début des problèmes pour lui. « Lorsque les 90 jours ont passé, je ne pouvais plus sortir comme avant compte tenu de ma situation irrégulière. Lorsque je sortais de la maison, c’était juste pour aller au travail,» dit Maïga.

Maïga vivra neuf mois dans l’irrégularité en enchaînant des petits boulots. « Je ne travaillais pas tout le temps, et lorsqu’il m’arrivait d’avoir un travail, c’était très mal payé à cause de ma situation de migrant irrégulier,» explique-t-il. Le rêve algérien de Maïga prend fin un jour et après un long périple, ses compagnons d’infortune et lui sont secourus par les équipes de l’OIM dans le désert nigérien. « Sans eux, je serais certainement mort dans le désert », dit-il. Maïga est ensuite conduit dans un centre de transit géré par l’OIM à Agadez. L’OIM lui propose l’aide au retour volontaire et il décide alors de rentrer au Mali.

Aujourd’hui, heureux d’être finalement rentré chez lui, Maïga ne cesse de repenser à ce voyage qu’il qualifie « d’échec » et à sa nouvelle vie chez lui.

Avec les autres migrants de retour, il bénéficiera ces prochaines semaines d’une aide à la réintégration socio-économique à travers l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants. Cette aide pourra lui permettre de rebâtir sa vie en regardant l’avenir avec plus d’optimisme.

Cette histoire a été écrite par le Bureau de l’OIM au Mali.