Communiqué
Local

Un rapport permet de dessiner une image plus claire des migrations irrégulières entre l’Ethiopie et le Yémen

Une étude de l’OIM visant à évaluer le nombre de migrants éthiopiens transitant par la Somalie alors qu’ils tentent de rallier les pays du Golfe en met en jette la lumière sur les réseaux de traite et les routes empruntées et sur ce phénomène  qui fait des milliers de victimes chaque année. Tous les ans, des centaines de milliers d’Ethiopiens et de Somaliens transitent par le port de Boosaaso, dans la province du Puntland, en Somalie, point de départ des flux clandestins vers les pays du Golfe, via le Yémen. De nombreuses personnes périssent lors de la traversée aux mains de trafiquants dénués de scrupules. Basé sur des interviews menés auprès d’un groupe de migrants éthiopiens vulnérables bloqués à Boosaaso en novembre 2006, ce rapport souligne qu’en dépit du peu d’informations disponibles sur la traite d’êtres humains, certains éléments révèlent l’existence d’un réseau de passeurs bien organisé opérant entre Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, Boosaaso et les cotes du Yémen. Si la majorité des migrants éthiopiens arrivant à Boosaaso sont des hommes jeunes et célibataires, peu éduqués, originaires du nord-est du pays, ce rapport révèle également la présence de femmes et de jeunes filles âgées de 14 à 16 ans. Naïfs et vulnérables, ces migrants ne sont pas conscients des dangers liés à ce périple. Les migrants interrogés ont raconté de terribles histoires, évoquant la soif, la faim, l’épuisement et les attaques de bandits somaliens, les vols et les violences physiques subies entre Addis-Abeba et Boosaaso avant leur arrestation par les autorités du Puntland. Après avoir emprunté entre 115 et 800 dollars pour  ce voyage, ces migrants ont souvent signalé la présence d’intermédiaires établis à divers points. Selon eux, ces « brokers » les volaient ou les escroquaient, les fouillaient, les attaquaient en menaçant de les brûler vifs s’ils refusaient de payer pour des services qu’ils n’étaient pas en mesure de fournir, comme organiser la traversée entre Boosaaso et le Yémen. Grâce aux informations réunies au cours de ces entretiens, l’OIM a pu établir l’itinéraire emprunté par les réseaux de passeurs depuis la capitale éthiopienne jusqu’à la ville somalienne de Burao, en passant par Harar et Hartishiek, dans l’est du pays. Les migrants ont ensuite été abandonnés dans le désert et forcés de continuer leur voyage à pied jusqu’à Boosaaso, voyage pouvant aller de 5 à 21 jours. Une fois dans le désert, les migrants étaient généralement abandonnés sans argent, sans eau, sans nourriture ou sans documents d’identité. Ils ont le plus souvent survécu grâce à la générosité de la population locale ou en travaillant comme domestiques. Une fois arrivés à Boosaaso, ils devaient demander à leur famille restée au village de leur renvoyer de l’argent et s’endetter toujours plus pour être en mesure de couvrir les frais du voyage en bateau jusqu’au Yémen. « Bien que ces migrants n’en soient pas conscients, ils ont en fin de compte eu la chance d’être arrêtés avant de prendre la mer pour rallier le Yémen, étape la plus périlleuse de leur voyage » affirme Yitna Getachew, de l’OIM, qui a rédigé ce rapport. Près de 330 personnes ont trouvé la mort en mer l’an dernier et l’on dénombre 300 personnes portées disparues. D’après le HCR, près de 140 personnes ont déjà trouvé la mort en 2007 et beaucoup sont portées disparues. La plupart des migrants interviewés sont des paysans pauvres qui voulaient se rendre dans les pays du Golfe pour travailler comme bergers ou comme domestiques, attirés par l’apparent succès de migrants  de leur village revenus au pays. Pour s’attaquer à cette question, l’OIM lancera des campagnes de sensibilisation aux dangers liés aux migrations irrégulières et à la protection des droits des migrants à Boosaaso. L’OIM organisera également des campagnes de prévention afin de sensibiliser le public en Ethiopie, ainsi qu’en Somalie, aux dangers qui attendent les migrants qui tentent de rallier le Yémen. L’OIM offre par ailleurs une aide au retour volontaire ainsi que la possibilité d’être examinés par une équipe médicale aux migrants bloqués dans la ville portuaire somalienne qui désirent regagner leurs villes et villages d’origine. Pour consulter ce rapport dans son intégralité : "http://www.iom.int/jahia/webdav/site/myjahiasite/shared/shared/mainsite…" target="_blank" title= "">http://www.iom.int/jahia/webdav/site/myjahiasite/shared/shared/mainsite… Pour plus d’informations, veuillez contacter : Bill Lorenz Tél. : + +254 722 709362 E-mail : "mailto:wlorenz@iom.int" target="_blank" title= "">wlorenz@iom.int Tal Raviv Tél. : +254 20 4444 167 E-mail : "mailto:traviv@iom.int" target="_blank" title= "">traviv@iom.int Charles Kwenin OIM Ethiopie Tél. : +251 11 5511673 E-mail : "mailto:ckwenin@iom.int" target="_blank" title= "">ckwenin@iom.int