L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) est la principale agence des Nations Unies en charge des Migrations. Pour gérer efficacement la migration internationale, les pays signataires du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (PMM) ont convenu d’un objectif commun, notamment l’importance de gérer les frontières de manière intégrée, sécurisée et coordonnée.

L’OIM soutient les efforts des autorités Maliennes compétentes, à travers son Unité Gestion des Frontières, à promouvoir une réponse intégrée, sécurisée et coordonnée afin d’améliorer les mécanismes de gestion des frontières. L’OIM aide aussi le Gouvernement malien à améliorer les réponses aux situations de crise aux frontières avant, pendant et après la crise grâce à un soutien stratégique et opérationnel basé sur les meilleures pratiques internationales.

Cette approche est complétée par le cadre exhaustif de l’OIM sur la gestion de la santé, des frontières et de la mobilité qui unifie la gestion des frontières avec la sécurité sanitaire et soutient en fin de compte la mise en œuvre des Conventions sanitaires internationales. Elle poursuit également son soutien au plan de prévention et de réponse COVID-19 du Gouvernement malien.

L’unité Gestion des frontières de l’OIM-Mali mène des activités dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles et institutionnelles des points de passage frontaliers, du renforcement de la coopération en matière de gestion concertée des frontières, du renforcement des connaissances techniques des agents de l’immigration, de faciliter le commerce et la mobilité transfrontalière, d’évaluer et d’améliorer la sécurité des populations et de leurs documents de voyage.

De 2014 à nos jours OIM-Mali a investi plus de 14 872 660 USD dans la gestion des frontières à travers des partenaires comme : IDF, MIRAC, Japon, MINUSMA, USA, Canada et Allemagne.

I- RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DES AGENTS AUX FRONTIÈRES :

Conformément à son plan d’action, l’OIM-Mali s’est fixé des objectifs de renforcement des capacités des services de l’État aux frontières à travers la construction de postes de police frontière, la remise d’équipements et la mise à disposition des cours de formation afin d’assurer une migration sûre et ordonnée permettant ainsi une meilleure gestion des frontières.

1- Construction de postes de police frontière :

Depuis 2014, l’unité Gestion des Frontières de l’OIM au Mali a construit et doté du MIDAS (système d’information migratoire et d’analyse des données) 5 postes de police frontière notamment à Sona, Gogui, Zégoua, Diboli et Kourémalé. La construction du 6ème poste à Labezzanga est prévue courant 2021. Afin de renforcer l’efficacité de la police des frontières l’OIM mettra à la disposition de celle-ci un poste-frontière mobile.

2- Dotation en équipements :

L’OIM-Mali a remis un nombre important d’équipements à la Direction de la police des frontières, aux principaux postes de police frontière et à la Direction Régionale de la Protection Civile de Sikasso. Ces équipements comprennent entre autres des motos, des véhicules, des équipements informatiques, des équipements de communication d’urgence, ainsi que des kits de premiers secours, de lutte contre les incendies et des équipements de prévention contre la COVID-19. Elle a aussi doté de stations MIDAS les principaux postes frontières, la Direction de la Police des Frontières et la salle de formation de l’École Nationale de Police. Enfin, l’OIM a procédé à la clôture et à l’installation de systèmes photovoltaïques dans les trois postes frontières que sont Sona, Kourémale et Gogui. Ces travaux contribueront à la sécurisation et à l’autonomisation en électricité de ces postes.

3- Formations :

OIM-Mali a formé, de 2016 à nos jours, plus de 1 500 agents de la police des frontières, des services de l’État aux frontières, des forces de défense et de sécurité, des membres des communautés frontalières et des jeunes potentiellement vulnérables. Les Sessions de formation ont généralement porté sur la gestion humanitaire des frontières, la détection des faux documents, la lutte contre le trafic d’êtres humains, les droits de l’Hommes, le système MIDAS, les activités génératrices de revenus, la prévention des incendies, la surveillance épidémiologique, les mesures préventives et de protection contre la COVID-19.

Par ailleurs, l'OIM a développé des modules de formation pour les responsables de la migration, ainsi que des programmes de « formation de formateurs » afin de faciliter le partage des connaissances. Un programme complet de formation en gestion des frontières a été développé en partenariat avec l’École Nationale de Police. L'OIM a également mis à la disposition des autorités maliennes plusieurs documents tels que les SOPs, les rapports d’études sur le trafic illicite de migrants, la cartographie et la présentation de la gestion des frontières au Mali, etc.

II- GESTION INTÉGRÉE DES FRONTIÈRES :

Étant donné les risques croissants auxquels les migrants font face, l’OIM a mis au point une réponse holistique à travers le concept de gestion humanitaire des frontières visant à améliorer la préparation des autorités compétentes à réagir aux changements soudains dans les mouvements transfrontaliers, dans le but de protéger ceux qui traversent les frontières en cas d’urgence, tout en veillant à ce que la sécurité nationale des États concernés soit pleinement respectée.

1- Coopération transfrontalière :

En matière de coopération transfrontalière, l’OIM-Mali a organisé 8 forums de discussions entre les autorités en charge de la gestion des frontières et les populations locales. Les agents à la frontière sont les premiers responsables de la sécurité des frontières. Grâce à l’approche de la gestion humanitaire des frontières, l'OIM-Mali aide les agents aux frontalières à se préparer et à gérer plus efficacement les déplacements et les mouvements de masse provoqués par les crises. C’est dans cette logique que l’OIM-Mali, à travers son unité Gestion des frontières (IBM – Immigration and Border Management), en partenariat avec l’OIM-Mauritanie, a conduit 2 exercices de simulation de crise à la frontière entre les deux pays afin de renforcer la préparation des autorités locales aux crises transfrontalières. L’apparition de la COVID-19 et la fermeture des frontières ont une fois de plus montré l’importance de la coopération transfrontalière.

2- Cohésion sociale :

Afin de réduire les tensions au sein des communautés les plus vulnérables et prévenir les conflits communautaires, l’OIM-Mali mène des actions de soutien aux communautés en promouvant la cohésion sociale et la réconciliation. L’OIM-Mali a ainsi construit 3 forages, 2 centres communautaires pour femmes, la réhabilitation de plusieurs structures de base, l’organisation de 5 forums de discussions entre communautés, des activité sportives, des campagnes de sensibilisation.

3- Stabilisation communautaire :

La déstabilisation des régions nord et centre du pays a considérablement dégradé la situation des communautés. Cela a contribué en retour à l’exode des communautés. Pour y faire face, l'OIM a appuyé plus de 150 jeunes à risque qui ont bénéficié d’aide à la réinsertion économique. L’aide à la réinsertion économique permet de contenir des jeunes identifiés comme étant à risque. Selon le dernier rapport de la DTM, le Mali compte 311 193 personnes déplacées internes et 84 473 rapatries.

Pour faire face à cette situation, l'OIM-Mali mène des actions d’assistance à l’enregistrement et au profilage des déplacés internes, retournés et réfugiés. Elle observe aussi un fort besoin de protéger les droits humains des populations migrantes pendant toute crise, en particulier dans celles qui entraînent des mouvements transfrontaliers. Une réponse aux crises bien préparée et bien gérée aux frontières peut améliorer l'action humanitaire et protéger les migrants vulnérables tout en maintenant la sécurité des frontières.